Tesla mise sur le superordinateur Dojo pour négocier le virage de la voiture autonome


Le multimilliardaire Elon Musk a annoncé, le 19 juillet, que le constructeur automobile Tesla, dont il détient 23 % du capital et est directeur général, investira plus de 1 milliard de dollars (930 millions d’euros) dans Dojo, un superordinateur dont la production a commencé cet été. Zachary Kirkhorn, qui était alors directeur financier de Tesla (il a annoncé, début août, son départ), avait aussitôt précisé que ce milliard de dollars allait être investi dans la R&D et les dépenses d’investissement sur trois ans.

Elon Musk a justifié cette somme importante pour tirer parti de la « quantité stupéfiante » de vidéos et de cartographies à sa disposition, grâce à l’utilisation par les clients de Tesla du logiciel d’aide à la conduite appelé Autopilot et du programme de conduite autonome Full Self-Driving (FSD).

Cela représente plus de 300 millions de kilomètres de données cumulés que seul un superordinateur est capable d’exploiter pleinement. Cette masse d’informations va permettre à Dojo de « former » à grande échelle les systèmes de conduite autonome du constructeur d’Austin (Texas).

« Notre engagement à être à la pointe du développement de l’IA est entré dans une nouvelle phase avec le début de la production des ordinateurs d’entraînement intensif Dojo, conçus en interne. Plus la capacité d’entraînement du réseau de neurones est grande, plus notre équipe Autopilot a la possibilité d’“itérer” sur de nouvelles solutions », a expliqué la direction de Tesla.

En informatique, l’itération est un procédé de calcul répétitif qui boucle jusqu’à ce qu’une condition particulière soit remplie. Le superordinateur Dojo va ainsi former ses modèles d’apprentissage automatique (machine learning et deep learning) pour parfaire la conduite autonome avancée – un avant-goût de la voiture autonome.

Tesla ambitionne aussi de faire de Dojo – dès 2024 – l’un des cinq supercalculateurs les plus puissants au monde, grâce à sa propre puce boostée à l’intelligence artificielle et des processeurs graphiques Nvidia (A100), entrant ainsi directement dans la catégorie « exascale ». Objectif d’ici à octobre 2024 : atteindre les 100 exaflops, soit 100 milliards de milliards d’opérations par seconde !

Le système FSD, lui, va être proposé sous licence à d’autres constructeurs automobiles. Un défi à la Musk, lorsque l’on sait que l’actuel plus gros « exascale » du Top500.org (Frontier de HPE Cray avec puces AMD) affiche « seulement » moins de 1,2 exaflop… Le machine learning de Dojo pourra ensuite former le robot humanoïde Optimus de Tesla, en développement depuis deux ans et doté, lui aussi, d’un… FSD. Initialement envisagée par Elon Musk pour 2023, la date de production n’a pas été précisée.



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